T.M.S (Traditional Mountain Sound)
T.M.S (Traditional Mountain Sound) = bénévoles Bill DERAIME & Florentine DERAIME
TMS
in: * TOXICOMANIES Sept. 71- édition LE PONT-Séminaire du 20 au 24 sept. 71, Chapelle Hôpital Ste Anne (pages 232 à 234)
Bill
Je vais vous expliquer ce que c’est que le TMS. C’est un club de musique monté il y a 1 an 1/2 [*1970 N.D.L.R] par une dizaine de musiciens folk.
Il y a une permanence, ouverte en principe tous les après-midi, jusqu’à tard la nuit. Moins régulier l’été. Information sur la folk music. Cours de banjo et de guitare, qui permettent à certains d’entre nous de vivre. Discothèque et bibliothèque. Chaîne stéréo. Tableau de petites annonces. Boite à messages, pour ceux qui passent et n’ont pas de domicile fixe. Boite à courrier, style poste restante. Téléphone. 0n peut laisser des bagages. Renseignements sur les endroits par chers, troquets et tout ça.
La principale activité, en fait, c’est une espèce de café où on vient discuter, faire de la musique, prendre contact. Il y a toujours un guitariste ou une guitare. Comme n’importe quel café : on discute de n’importe quoi. Si on pouvait fumer, on fumerait.
On a beaucoup de demandes d’hébergement, Festivals : Malataverne ou Malaval. On centralise les renseignements les départs. Pour Malataverne, on a fait partir trois cars du TMS.
Tous les jeudis soir, il y a un folk-club. Carte à 5 F, après on paie 3 F. Le fric sert à améliorer la sono,
dans l’avenir on pourra organiser un petit festival.
Cette année, il y a eu 1.800 adhérents. Mélange de Français, Américains, Hollandais, Anglais. 0n paie les chanteurs, 30 F chaque fois qu’ils passent. On y passe nous-mêmes : on se paie nous-mêmes. Pendant le folk-club on fait des annonces (hébergement, etc.)
Bénévolat. 0n ne peut pas dire vraiment qu’on est des bénévoles, parce que ça nous rapporte beaucoup de contacts avec les MJC, foyers de jeunes, etc., où on se produit nous-mêmes.
Au départ, la musique pop se faisait avec électricité et le folk sans électricité. Maintenant la différence n’est plus valable. Le folk est plutôt la musique de la nature, quelque chose comme ça. Le pop c’est plutôt la musique installée. Le folk, c’est quelque chose qui voyage. Il y a des différences de niveau de vie. Au festival de Malaval, on est reparti les poches vides, parce qu’il n’y avait plus d’argent pour nous. Tous les musiciens pop avaient demandé des gros cachets, il n’y avait plus d’argent pour les musiciens folk.
Hervé
Le TMS a participé aux journées folk de Paris. On a obtenu d‘utiliser le Centre Américain du Boulevard Raspail gratuitement. Le TMS a organise ça avec les Catacombes, qui est un endroit un peu différent, où, une fois par semaine, n’importe qui peut aller chanter ou écouter gratuitement ; et avec Le Bourdon, club de folk basé plutôt sur le folklore français, qui fait des soirées payantes.
Les trois journées folk : peu de publicité, car capacité du lieu est limitée. Nourriture gratuite. Le 1er jour, on a fait payer 3 F aux gens (il y a eu une certaine résistance). Les autres jours, on a obtenu que l’entrée soit gratuite. Il y avait des ateliers où on expliquait 1’origine des instruments folk (pas seulement la guitare, mais des vieux instruments récupérés, dont les artistes ont fait quelque chose d’assez extraordinaire).
Il y avait des sortes de cours collectifs pour les débutants ; des séances ou chacun peut monter sur la scène et faire ce qu’il veut ; et le soir, des concerts.
À Malataverne, par exemple, il n’y avait aucune tête d’affiche pour mobiliser les foules. Il y a eu d’ailleurs beaucoup plus de gens qu’on n’attendait. Il y a dans notre société des tas de gens qui ont quelque chose à dire, et qui le disent bien, mais qui ne veulent pas entrer dans le système commercial. Le folk, c’est beaucoup ça. Les trois jours folk étaient sur ce principe. Du point de vue « artistique » (oh, je sais, je n’aime pas beaucoup ce mot, je sais dans quelle société on est) c’est extrêmement intéressant.
La drogue, on s’en foutait complètement. Les gens fumaient si ça leur faisait plaisir. Au moins ceux qui, dans la société, s’emmerdent, qui sont constamment sous des contraintes, avaient enfin quelque chose qui leur plaisait. Et peut-être quelques-uns se sont arrêtés de se piquer. Mais même s’ils se piquaient là, on s’en foutait.
Gilbert
Le 3e jour, les gens ont pu manger avec le bénéfice des 2 autres journées. Nous avons eu un bon accueil des commerçants qui ont favorisé l’acquisition de différentes denrées.
Bill
Thème des chansons folk : en général, chansons de voyage. Aussi le blues. C’est un état d’âme triste, mais avec beaucoup d’espérance. Dans le blues, en général, 1e moment actuel est très dur, mais au loin il y a le soleil.
D I S C U S S I O N
Louis
La plupart des chansons sont en anglais. Ça me fait rigoler quand tu parles des thèmes de voyage, etc. Qu’est-ce qui les comprend ?
Hervé
Nous sommes complètement américanisés. Les gars s’intéressent énormément aux traductions. Mais les musiciens chantent en anglais. Qu’est-ce que tu veux y faire ?
Orsel
Le folk est une musique traditionnelle. Elle fait référence au père, à la mère, au grand-père, au terroir.
Les pieds dans la terre. Ça sent l’herbe humide. C’est d’une chaleur ! C’est totalement différent de la musique pop, de la violence qu’on peut y sentir à certains moments.
Bill
Le pop et le folk tendent à se mélanger. Il y a une mode dans ce sens. À Malaval, il est apparu que la musique pop était installée, et c’est pour ça que les jeunes attendaient beaucoup de la musique folk.
Gilbert
Je crois qu’il y a beaucoup de solidarité entre vous, il y a une différence de mentalité. Dans le folk, on partage.
Vidéo en attente d’approbation…
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